Après de longues semaines d’audience où la question du témoin aura été centrale, marquées par les récits éprouvants de rescapés et le silence de l’accusé, la cour d’assises de Paris a condamné l’ex-gendarme Rwandais à perpétuité. C’est la deuxième fois que ce verdict est prononcé en cinq procès.
Pour AFP, Philippe Hategekimana, 66 ans, a été reconnu coupable de presque tous les crimes dont il était accusé.
Mercredi soir, le président du tribunal de la cour d’assises n’a pas mâché ses mots, après avoir annoncé la plus lourde peine, celle de perpétuité : Tenant compte de «l’extrême gravité» des crimes concernés, du «nombre de victimes», et d’une «personnalité complexe, manipulatrice», il a fustigé sans détours, un accusé «isolé, enfermé dans le mensonge» , et «incapable d’assumer l’énormité des crimes commis».
Dans le box des accusés, l’homme ainsi désigné, se tenait debout la tête inclinée vers l’avant, en apparence impassible. Quelques heures plus tôt, il semblait bien plus décontracté, saluant avce de larges sourires ses avocats. «Je fais confiance à votre jugement. Je sais que vous écouterez la raison et votre cœur», avait même déclaré Philippe Hategekimana mercredi 28 juin, en s’adressant à la cour d’assises de Paris.
Devenu Philippe Manier depuis sa naturalisation en France en 2005, cet ex-adjudant chef de la gendarmerie rwandaise comparaissait depuis le 10 mai pour son rôle supposé dans le Génocide des Tutsis qui s’est déroulé dans son pays natal en 1994.
Il était à l’époque en poste dans la sous-préfecture de Nyanza, dans le sud du Rwanda.